Le Sabbat des Sorcières
Le Sabbat des Sorcières
de Carlo Ginzburg
Mon résumé :
Ce n'est pas un roman. Ce livre traite de la formation du mythe du sabbat. Comment, à forces de tortures et
d'intimidations, des prêtres, des juges et des inquisiteurs en sont venus à créer le sabbat des sorcières. Ici, l'auteur ne s'intéresse pas aux accusateurs, mais aux accusés, à ce qu'ils disaient
réellement. Tout le monde sait aujourd'hui que les personnes accusées de sorcellerie, hommes ou femmes, étaient en réalité innocentes. Pourtant derrière les faux aveux extorqués et avant que
l'archétype du sabbat ne soit complet, on voit apparaître, dans des lieux distants géographiquement et temporellement, des similitudes. Ce qui nous laisse croire à l'existence de croyances
héritées des temps anciens et toujours actifs même aujourd'hui.
Mon avis :
Ce livre pose des questions très intéressantes sur la répression de la sorcellerie à la fin du Moyen-âge. Je trouve très intéressant d'essayer de tirer des comptes rendus des procès, des informations derrière les aveux soutirées de force par les accusateurs. On y voit par exemple un vieux loup-garou livonien assurer à ses juges que son rôle est de combattre le diable et les sorcières et non de dévorer le bétail et les enfants. En tout cas, il m'aura bien fait réfléchir. C'est un sujet qui m'a toujours intéressé et il est vrai que l'on ne s'est jamais vraiment intéressé aux victimes, mais plutôt aux bourreaux.
Extrait début chapitre un Lépreux, juifs, musulmans :
"En 1321, lit-on dans la chronique
du monastère de Saint-Etienne de Condom, il tomba, en février, une grande quantité de neige. Les lépreux furent exterminés. Il tomba de nouveau beaucoup de neige avant la mi-carême ; puis il
plut en abondance.
Le Chroniqueur anonyme consacre
à l'extermination des lépreux la même attention détachée qu'il réserve aux évènements météorologiques sortant de l'ordinaire. D'autres chroniques de la même période
parlent de ces évènements avec d'avantage d'émotion. Les lépreux, dit l'une, "furent brûlés dans presque toute la France parce qu'ils avaient préparé des poisons pour tuer toute la
population"."
423 pages
Editions Bibliothèque des Histoires